Bénis soient nos temps ! Jadis, le débat intellectuel, politique, social, était tristement monopolisé par le Gendenhaut. Cet être prétentieux qui avait fait des études, affirmait connaître son sujet, parlait au nom du Gendenbas, et se donnait pour encyclopédique mission ô infamie ! d'éclairer les masses. Cet odieux élitisme est heureusement révolu. Aujourd'hui, le Gendenbas prend sa méritée revanche et fait triompher ses saines vertus puisées à mains nues dans le terreau du bon sens. Ainsi, le Gendenbas fait entendre ses opinions politiques avec facétie : il vote extrême droite pour faire peur au Gendenhaut. Le Gendenbas fait entendre ses opinions sociales : il veut de la sécurité, de l'ordre, point trop de bruit le soir pour couvrir la démocratique télévision qui lui ouvre d'ailleurs grands les bras sur la majorité de ses plateaux. Les mauvaises langues prétendent que le Gendenbas n'aspire qu'à se vautrer dans sa propre médiocrité. Calomnie ! Le Gendenbas rêve d'être un Gendenhaut : quelqu'un de propre, de blanc, quelqu'un qui exerce un vrai métier, bref quelqu'un d'important et de respecté. Et la preuve que le Gendenbas n'est pas médiocre, c'est qu'il a su séduire ces derniers temps bon nombre de Gendenhaut. Regardez comment ceux-ci s'inclinent désormais face aux saines valeurs du Gendenbas : «C'est le Gendenbas qui a raison !» clament-ils la larme à l'oeil (...) Qu'il fait bon vivre dans cette France devenue le nouveau paradis du Gendenbas, dont le Premier ministre
La revanche du Gendenbas
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publié le 2 octobre 2002 à 1h15
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