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Libération
TRIBUNE

Un nouveau Parti socialiste

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par Arnaud Montebourg, Julien DRAY et Vincent Peillon
publié le 9 octobre 2002 à 1h21

Après le séisme du 21 avril, le défi lancé à la gauche tout entière et au Parti socialiste en particulier est de faire lever un nouvel espoir. Ce n'est pas qu'une ambition, c'est une obligation. Ne pas y répondre, s'y dérober, se perdre en atermoiements ou en habiletés, c'est, pour les socialistes français, prendre le risque d'une situation à l'autrichienne, le risque d'enfanter à nouveau des désastres prévisibles et, peut-être, durables. C'est se refuser à comprendre et à entendre ce qui s'est passé, car chacun sait, au-delà des exercices convenus d'autocritique et de repentance, que ce sont les actes seuls qui diront si nous avons tiré les conséquences de ce séisme ou si nous nous contentons de reprendre le fil des jours ordinaires après la cérémonie rituelle de la pénitence, de la contrition, de la modestie.

Parce que les actes tardent, le découragement s'installe progressivement. Ce n'est encore que l'ombre d'un certain désenchantement, mais c'est déjà presque un malaise. Une crise de confiance. Une apathie. Un climat pesant qui alterne indifférentes torpeurs et mauvaises querelles, et où pointe par instants la tentation lâche, laide, du renoncement. Il faut lui opposer la sincérité du moment historique et que soient tracées avec éclat les lignes futures de nos combats, que soient marqués sans crainte ni hésitation notre volonté, notre engagement, notre désir d'affronter les questions que nous n'avons pas traitées, les problèmes que nous avons dissimulés et que le peuple