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Libération
TRIBUNE

Une menace pour l'écosystème du livre

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par François GEZE
publié le 9 octobre 2002 à 1h20

Après la déclaration ardente de Jean-Luc Lagardère affirmant son vif désir de racheter le pôle français d'édition de Vivendi Universal (VUP), deux tribunes d'éminents éditeurs de Hachette sont venues appuyer avec vigueur cette démarche en célébrant, avec les mêmes accents, les vertus de la fusion VUP-Hachette sous l'égide de Lagardère Médias.

Pour Monique Nemer, Lagardère serait entré dans la danse pour prémunir les éditeurs de VUP du «triple risque» (patrimonial, industriel et social) que ferait courir leur rachat par des fonds d'investissements et pour garantir leur «liberté éditoriale». Pour Claude Durand, cette «solution à la fois nationale et cohérente» constitue une «chance inespérée [...] d'offrir une alternative française et opérationnelle aux propositions purement financières et essentiellement américaines des autres postulants».

Ce tir de barrage médiatique prouve assurément que le groupe Lagardère a vraiment très envie de racheter le principal concurrent de sa branche édition. C'est précisément cette détermination qui fonde l'inquiétude de beaucoup d'acteurs de la chaîne du livre, et pas seulement les éditeurs de VUP (dont La Découverte est une très modeste filiale).

Balayons tout de suite les faux procès. Monique Nemer et Claude Durand ont raison sur deux points essentiels : les risques de démantèlement liés à un rachat par un fonds d'investissement sont bien réels (même s'ils n'ont rien de fatal) et je ne doute pas une seconde que le groupe Lagardère laisse une ent