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Libération

Les pharisiens du Parti socialiste

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publié le 12 octobre 2002 à 1h23

Avec sa double défaite, présidentielle puis législative, le Parti socialiste a subi un choc tellurique qui met fin à une phase conquérante de trente ans, inaugurée au congrès d'Epinay, refermée le 21 avril dernier. François Mitterrand vient de mourir une seconde fois : la base sociale qu'il avait minutieusement composée s'est disloquée ; le système d'alliances qu'il avait hardiment imaginé s'est brisé ; l'idéologie de la rupture qu'il avait froidement choisi d'incarner s'est épuisée. Le PS, axe central et parti dominant de l'opposition, entre en crise. Comme dans tous les partis de gouvernement lourdement battus, une génération de rénovateurs fringants surgit donc aussitôt ; comme dans tous les partis de gauche vaincus, la tentation de la radicalité envahit sur le champ les nouveaux prétendants.

En quelques semaines, le duo Emmanuelli/Mélenchon, puis le trio Dray/Montebourg/Peillon se sont constitués et aspirent concurremment à incarner une relève et une alternative. Au sein d'une formation démocratique, leur démarche n'a, dans son principe, rien que de légitime. Encore faut-il ne pas avancer affublé de masques pharisiens. Le duo comme le trio agitent en effet des thèmes si proches qu'ils pourraient sans se trahir s'unifier en un quintette si d'obscures querelles personnelles, au demeurant sans intérêt, ne les en dissuadaient pas. Leurs totems idéologiques en revanche les rapprochent jusqu'à les confondre. Les uns comme les autres voudraient une politique économique rompant a