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Libération
TRIBUNE

Etats-Unis: le péril vient de l'intérieur

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par Michael LIND
publié le 15 octobre 2002 à 1h25

Selon l'administration Bush, le fait que des Etats-voyous tels que l'Irak, l'Iran et la Corée du Nord possèdent peut-être l'arme nucléaire, chimique et biologique, est le plus grand danger auquel l'humanité ait à faire face.

Malheureusement, la réalité est tout autre. Ce sont en effet les guerres conventionnelles (qu'il s'agisse de guerres civiles ou de conflits internationaux) qui pèsent toujours le plus lourdement sur la scène politique mondiale.

Ce n'est pas grâce aux armes de destruction massive que les Etats ­ y compris tyranniques ou expansionnistes ­ atteignent leurs objectifs militaires ou diplomatiques. Le vrai danger vient d'individus ou de petits groupes enflammés par une idéologie ou une religion : ceux-là, plus que n'importe quel dictateur, sont véritablement susceptibles d'utiliser des armes nucléaires ou bactériologiques à l'encontre d'un grand nombre de civils innocents.

Plutôt que de se focaliser sur Saddam Hussein, dont le principal souci est de conserver le pouvoir, il serait plus censé de parer à l'éventuelle explosion d'une bombe atomique dans le métro new-yorkais, ou à la diffusion meurtrière d'un quelconque agent pathogène. Des individus comme Ted Kaczynski ­ surnommé Unabomber ­ et Timothy McVeigh (1), ou encore le tueur qui, à l'automne 2001, envoyait des lettres piégées à l'anthrax aux Etats-Unis (lequel n'a toujours pas été identifié), constituent une menace autrement plus redoutable.

Pour l'Amérique, le péril vient de l'intérieur, et non de l'étranger