Les chiffres les plus contradictoires circulent sur les parts de marché respectives de Vivendi Universal Publishing et Hachette, les deux grands de l'édition française. Le livre n'est qu'une de leurs multiples activités et personne d'autre qu'eux-mêmes ne parvient à décrypter leurs comptes ; cela montre en tout cas que ces groupes réussissent à faire perdurer la vieille tradition de secret des maisons familiales. Les prises de position récentes des éditeurs appartenant aux deux groupes ou distribués par eux ont au moins montré une chose : s'ils ont gardé leur indépendance quand il s'agit de leur activité propre, ils sont aux ordres quand il s'agit de défendre celui auquel ils appartiennent.
Quant aux éditeurs indépendants, Le Seuil et La Martinière, ils sont partenaires d'une autre offre de rachat de VUP, Albin Michel est distribué par Hachette et actionnaire de sa collection de poche, et Gallimard a lui-même fort à faire pour reclasser une partie de son capital encore détenue par les banques, ce qui explique sans doute sa tardive prise de position. Mais au-delà des querelles de chiffres, certaines données ne sont pas contestables ; c'est pourquoi ceux qui s'expriment au nom de l'un ou de l'autre groupe évitent d'en faire état.
Troisième éditeur mondial, Vivendi Universal Publishing est le premier éditeur français. Hachette est le deuxième et, selon ses propres termes, le premier «dans le bassin francophone». Hachette est le plus important parmi les éditeurs de livres au forma