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Libération
Critique

Mon frère, cette victime

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publié le 21 octobre 2002 à 1h29

C'est présenté tout à la fois comme le récit d'un grand frère et une mise en garde contre le danger que représentent les «idéologues de l'extrémisme sectaire wahhabite», camouflés derrière des associations de bienfaisance et une étiquette d'un «islam réformiste». Il devait opportunément sortir pour l'ouverture du procès de Zacarias Moussaoui, présumé terroriste, inculpé dans les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Le procès a été repoussé au 30 juin 2003. Pas la sortie du livre. Voici donc le premier ouvrage sur l'histoire de l'un des membres d'Al-Qaeda, l'organisation d'Oussama ben Laden. A prendre comme la contribution d'un témoin bienveillant, désintéressé, et de première main. Donc crédible : Abd Samad Moussaoui, 35 ans, de quinze mois l'aîné de Zacarias, professeur d'électrotechnique, dit vouloir expliquer comment «son petit frère» a «pu se retrouver mêlé à cette horreur».

L'auteur nous décrit un jeune homme bourré de qualités, «charmant», «gentil», plein de «finesse, de perspicacité, d'humour», «dégourdi», «intelligent», d'un «naturel très secret, très pudique», «cultivé», doté d'un «caractère bien trempé». Il dresse, en creux, un portrait à charge de leur mère, Aïcha el Wafi, et de la société française. L'une et l'autre ont préparé le terrain pour faire de Zacarias un adulte «déraciné» et «sans repères», c'est-à-dire une proie facile pour «les recruteurs» des «sectes wahhabites» quand il se retrouve seul et sans le sou à Londres. Abd Samad explique qu'il s'e