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TRIBUNE

Syndicalisme: un seuil à franchir

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par Bernard Thibault
publié le 21 octobre 2002 à 1h29

Depuis dix ans maintenant, en collaboration avec l'institut CSA, nous interrogeons les Français, les salariés sur leurs opinions et leurs attentes à l'égard des syndicats en général, de la CGT en particulier.

Année après année, ce «baromètre» a plutôt enregistré une amélioration sensible de l'image de notre organisation auprès de nos concitoyens, ainsi qu'une meilleure appréciation de son action. Nous pourrions nous en contenter, d'autant que cette tendance fait plus que se confirmer dans la dernière période. Après tout, aucun responsable ne négligerait un tel point d'appui à la veille du scrutin prud'homal du 11 décembre, c'est-à-dire d'une épreuve de vérité pour la représentativité syndicale, dont le résultat sera un reflet significatif des forces qui influencent en profondeur le climat social.

Il serait pourtant dommage de s'en tenir là, et de sous-estimer l'hiatus révélé par ces enquêtes successives entre les attentes des salariés à l'égard des syndicats qui ne cessent de croître, et le seuil que leur activité ne parvient pas à franchir.

Le degré de confiance qu'on leur accorde a priori n'a jamais été aussi important. Mais la prise de conscience de l'immense responsabilité que leur confère cet espoir placé dans leur rôle et dans leur action ne parvient toujours pas à déboucher sur une coopération syndicale efficace, dépassant résolument les logiques d'appareil et les limites du corporatisme.

Pourquoi ce décalage ? Comment faire évoluer cette situation, éviter que les potenti