Menu
Libération
TRIBUNE

Gare au passage à l'euro universitaire

Article réservé aux abonnés
par Pascale LABORIER-TROM
publié le 24 octobre 2002 à 1h31

Actuellement, le monde universitaire s'affaire autour de la réforme dite du «3-5-8» : il s'agit là de la noble mission de mettre en conformité nos diplômes avec ceux de nos partenaires européens en s'appuyant principalement sur le modèle des cursus anglo-saxons, à savoir des diplômes après trois, cinq et huit ans. Cela reviendrait, entre autres, à fusionner l'actuel Deug avec la licence, la maîtrise avec le DEA. Certaines institutions comme les Instituts d'études politiques, à caractère pluridisciplinaire, ont déjà réalisé ce passage à l'euro universitaire. Les déclarations des ministres successifs de l'Education mettent en avant le caractère potentiellement innovant de cette réforme : non seulement les étudiants pourraient capitaliser des modules dans différentes facultés en France et chez nos voisins, mais encore ils pourraient passer outre les frontières disciplinaires traditionnelles en faisant une sorte de marché européen du savoir. Le projet est séduisant (qui refuserait a priori la modernisation de nos institutions ?) et l'argument européen est imparable (surtout quand on compare la mobilité des étudiants français à celle des étudiants des autres pays...).

Au-delà de ces effets d'annonce, il faut prendre le temps de la réflexion sur les conditions réelles de mise en oeuvre de cette réforme et surtout de ses effets. Comme il y aura moins de masters habilités que de cursus actuels, les nouvelles maquettes doivent intégrer plusieurs disciplines. Si un master doit avoir au