Grand branle-bas d'engins et de men at work dans l'ondoyante rue Mélingue dont le nécessaire Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet nous apprend qu'elle tire son nom de celui d'un artiste dramatique et prénommé Marcel (1808-1875). On refait la chaussée, qu'un asphalte bien lisse est appelé à recouvrir ; à cette fin, on dépave, et ce dépavement secoue ses riverains, comme l'attestent des affichettes apposées tous les vingt pas, les appelant à manifester samedi jusqu'à leur mairie du XIXe arrondissement, afin d'y exiger des services de la voirie qu'ils réimplantent les cubes d'historique granit. Suppose-t-on... Car deux cents mètres plus bas, dans la rue de Belleville à laquelle la Mélingue est adjacente, s'érigea durant la Semaine sanglante l'ultime grande barricade communarde que, pour la réduire, les sabreurs versaillais durent contourner (par la rue Rébeval). Alors, la détermination affichée des indigènes et leur attachement minéral aux démocratiques souvenirs emportent la conviction. Allez-y, les jeunes ! Montrez-leur, aux édiles sociaux-démocrates, que vous savez vos classiques. Pas touche à nos pavés, nom de Dieu ! Ils peuvent encore servir.
Las... Un autre rectangle de papier collé, de maigre format 21 x 29,7, aura tôt fait de dégriser l'enthousiasme qui passe. En deux fois six lignes autoproclamées «poëmes repris sur le web» (sic), il chante, du cher pavé taillé à coeur pour la gueule du flic, l'esthétique urbaine d'un Paris em (petit) bourgeois