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Libération
TRIBUNE

Des comportements délinquants

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par François Ascher
publié le 1er novembre 2002 à 1h38

Il n'y a pas une cause principale à l'insécurité routière, mais des faisceaux de variables qui rendent certaines routes, certains véhicules, certains conducteurs ou certains moments plus particulièrement dangereux. Ainsi, les routes ont été sensiblement améliorées, les constructeurs automobiles ont fait de gros progrès en matière de sécurité active et les exigences imposées par les normes publiques, au niveau européen notamment, ont progressé significativement.

Ce que l'on doit qualifier d'échec des pouvoirs publics en matière de sécurité routière, malgré quelques résultats positifs partiels, s'explique, pour une part, par leur timidité et leurs reculs face aux pressions chaque fois qu'ils ont annoncé des actions un peu plus vigoureuses ; mais la raison plus essentielle est que la question est aujourd'hui mal posée. L'insécurité routière est en effet de moins en moins un problème de routes et de véhicules, voire de prévention et d'éducation, même si tout cela n'est pas négligeable. Elle résulte du comportement délinquant d'un très grand nombre d'automobilistes, de conducteurs de deux roues et de piétons de tous âges et de toutes conditions : et cela témoigne d'un problème de société qui va bien au-delà de la sécurité routière. Les attitudes des Français vis-à-vis de la circulation routière sont d'une certaine manière le symptôme d'une crise de notre société démocratique, l'expression d'une forme de rupture du contrat social.

Ainsi, alors que le code de la route devrait être co