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Libération
Critique

Rifkin roule à l'hydrogène

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publié le 1er novembre 2002 à 1h38

L'essayiste Jeremy Rifkin aime les changements de civilisation. Son cru 2002 nous prépare ainsi à la fin du pétrole avec le livre l'Economie hydrogène. L'Américain est rodé : tous les deux ou trois ans, il nous annonce la fin d'un monde et l'entrée dans une nouvelle ère. Après le best-seller la Fin du travail (1995), il a décliné les grandes secousses de société : le Siècle biotech (1998) aurait pu s'appeler la Fin de l'homme (1) avec son futur bourré de clones ; l'Age de l'accès (2000) évoquait la fin de la propriété avec ses développements sur l'étiolement du rapport à la possession. Cette année, le séisme rifkinien est donc énergétique.

Le point de départ tient en peu de mots. Le pétrole viendra bientôt à manquer, donc qu'est ce qu'on fait ? L'auteur propose d'en profiter ­ tout simplement ­ pour changer la société et se débarrasser de notre vieille civilisation fondée sur les énergies fossiles, avec leur cortège d'embrouilles géopolitiques et leur impact sur l'environnement. Grâce à une recette 100 % écolo qui faisait déjà fantasmer Jules Verne dans l'Ile mystérieuse : l'hydrogène, l'élément chimique le plus répandu dans le monde et qui, associé à de l'oxygène, produit de l'énergie sans rejeter dans l'atmosphère autre chose que de la vapeur d'eau. Si ce phénomène est connu depuis le XVIIIe siècle, il a connu de nombreux développements récents, à tel point que la voiture à hydrogène est souvent présentée comme le futur propre de l'automobile.

Rifkin ne voit pas là qu'une ar