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Libération

De l'école

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publié le 8 novembre 2002 à 1h42

Au vrai, du serpent de mer relatif au devenir de l'ENA, je m'en fous beaucoup, et à peine les termes en lesquels deux députés UMP appellent à sa suppression m'auront-ils soulevé un sourcil : un coup à gauche contre «l'école coupée du peuple», un coup à droite contre «le temple de l'économie administrée», ces messieurs Fourgous et Novelli sont facétieux, mais moins inspirés, semble-t-il, par un Etienne Pinte montant au front contre la double pleine, que par leur proximité ultra-libérale avec Alain Madelin. Le Premier ministre Raffarin ­ le même qui, au printemps, se targuait démagogiquement de n'être «pas énarque» ­ a mis un terme à ce passionnant débat, le «Quelle erreur !» par quoi il qualifia l'hypothèse de suppression de l'école ne constituant qu'un paradoxe de plus dans sa perception de la République ­ jacobine un jour et tantôt girondine, on ne sait trop, ça dépend des jours et de divers oracles...

Pour celle de Luc Ferry, en revanche, on sait. Notez qu'on se doutait, mais ça va mieux dans une bouche officielle, telle celle du porte-parole de son cabinet, faisant montre en l'occurrence d'un assez savoureux tortillage de cul. Sa première proposition énonce que Luc Ferry «n'a pas trois filles (scolarisées) dans le privé, mais deux» (ah mais !); la deuxième, qu'«il s'agit pour lui d'un choix de vie privée, et qu'il ne voit pas où est l'anomalie» (on perçoit un énervement) ; la troisième souligne que «l'enseignement privé est financé par l'Etat» (on avait remarqué, en effet)