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Libération

Ici Marchais, à toi Hue

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publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Le bureau de Robert Hue dans un pavillon de banlieue.

Robert Hue, pathétique

Et voici malgré moi que je jette l'éponge,

Battu dans l'élection, sonné, presque abruti,

Réveillé tout d'un coup au milieu de mon songe,

Je quitte le pouvoir qui m'était imparti.

A chacun de mes pas le communisme plonge,

Trois et quelque pour cent, c'était trop mal parti,

L'Histoire ici n'offre pas de rallonge

A mon glorieux parti.

(Il décroche son portrait et le considère tristement.)

Je m'étais fait pourtant une assez bonne allure,

Rond, simple et familier, très loin de toute enflure,

Je soignais ma barbiche et le ton de ma voix,

Pugnace et conciliant, légèrement matois,

Ah ! je ne comprends pas qu'ainsi tout s'envenime.

Et pourtant je marchais...

(Le spectre de Georges Marchais apparaît dans une violente

odeur de vin rouge et de démocratie populaire.)

Le spectre de Georges Marchais

Mais c'est mon patronyme

Que l'on impulse enfin ! ça me fait un plaisir

D'ampleur inégalée. Je me sens rajeunir.

Ce silence mortel m'était intolérable

Et je savais qu'un jour, héritier incapable,

Tu viendrais me chercher. Tu pleures ? Qu'y a-t-il ?

Robert Hue, ému

Jojo, te revoilà ! C'est jour de grand péril,

Marie-George Buffet m'a chassé de la place

Que tu m'avais donnée...

Le spectre de Georges Marchais, rogue

Que veux-tu que j'y fasse ?

Tu m'appelles trop tard après m'avoir trahi.

Tu vois le résultat. Je demeure ébahi.

Où sont mes électeurs, où sont mes pourcentages ?

Où sont mes militants que t'as pris en otages ?

Robert Hue, piteux

Je voulais réform