Le tabac, économiquement parlant, est un modèle qui force l'admiration. En effet, il favorise l'emploi d'une façon fantastique et souvent inattendue. D'abord, les producteurs (culture, récolte, séchage), les manufactures pour le conditionnement (cigarettes, papier) et enfin la distribution, à laquelle il faut ajouter nombre de contrôleurs en tout genre.
Jusqu'ici, rien de très original. Mais maintenant que les fumeurs sont «recrutés» (par la publicité, les dons de tabac autrefois au service militaire et par l'exemple de notre entourage), que la machine économique est en route, tout s'enchaîne d'une façon économiquement parfaite, idéale. A peine les fumeurs commencent-ils à se rendre compte de leur erreur qu'ils n'ont qu'une envie : s'arrêter ! Les laboratoires leur vendent alors des produits et des méthodes efficaces... surtout pour ceux qui les vendent ! Ceux qui continuent à fumer, c'est-à-dire la majorité, feront appel, tôt ou tard, à la médecine, puis aux hôpitaux pour venir enrichir précocement, pour 70 000 d'entre eux chaque année, les pompes funèbres.
Cela, me direz-vous, leur serait arrivé un jour ou l'autre ! Oui, mais l'avantage du tabac est de faire mourir plus jeune et, l'émotion étant plus forte, les dépenses le sont aussi. Deux autres avantages économiques très importants : ces 70 000 fumeurs, après avoir cotisé de nombreuses années, ne toucheront jamais leur retraite ! et libéreront les emplois que, bien évidemment, ils n'occuperont plus ! Génial, non ? Et l'Eta