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Libération
TRIBUNE

Objection, monsieur le président Giscard d'Estaing

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publié le 19 novembre 2002 à 1h49

Si les polémiques sur la question de l'intégration de la Turquie à l'Union européenne peuvent servir à un approfondissement de cette Union, tant mieux ! S'il s'agit en revanche de dire et laisser croire que celle-ci dépendrait d'un caprice des décideurs de l'UE, ce serait moins défendable. Cela ne ferait qu'accroître la confusion dans les esprits et ce serait, en plus, un mensonge.

Tout d'abord, un constat : le processus fondé que constitue l'élargissement s'est réalisé de manière quasi mécanique sans véritable publicité ni débats. Ce serait tout simplement une erreur de reproduire le même scénario pour le processus en oeuvre avec la Turquie qui, rappelons-le, n'est pas encore entrée dans la phase des négociations pour l'adhésion.

Les Conseils européens, autrement dit nos chefs d'Etat et de gouvernement, ont émis des positions claires : «La Turquie est un pays candidat qui a vocation à rejoindre l'Union sur la base des mêmes critères que ceux qui s'appliquent aux autres pays candidats... comme les autres... (elle) bénéficie d'une stratégie de préadhésion...» (Helsinki, décembre 1999). «La Turquie a accompli des progrès dans la voie du respect des critères politiques fixés pour l'adhésion... La perspective de l'ouverture de négociations d'adhésion. s'est ainsi rapprochée...» (Laeken, décembre 2001). Et, enfin, le Conseil de Séville en juin 2002 «encourage... les efforts consentis... pour se conformer aux priorités définies dans son partenariat pour l'adhésion. La mise en oeuvre