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Libération
TRIBUNE

L'Otan inadaptée face au terrorisme

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

Devant le nouvel ennemi que semblent être les groupes terroristes, l'occasion est trouvée à l'occasion du sommet de l'Otan de redonner un second souffle à une structure dépassée, en répondant à un objectif auquel les Etats membres ne peuvent que souscrire. Cela suppose un partenariat accru avec d'autres régions afin d'assurer une plus grande cohésion dans la lutte contre le terrorisme, et l'augmentation des budgets de défense européens, que l'Otan juge insuffisants, pour répondre aux menaces.

Pour autant, et même si elle se dote de moyens d'action plus importants et d'une capacité technologique sans précédent, l'Otan sera-t-elle en mesure d'assurer de façon efficace la lutte contre le terrorisme ? Cela semble malheureusement peu probable. Tant qu'il s'agit de conduire des opérations militaires, dans un lieu précis et face à un adversaire identifié, une alliance plus forte est effectivement une garantie de succès. Or, les groupes terroristes sortent totalement de ce schéma, et toutes les armées du monde réunies ne pourront pas y faire face plus efficacement que ce dont nous disposons aujourd'hui. La force de cet adversaire asymétrique est justement de ne pas exister en tant qu'entité palpable, d'être imprévisible, à la fois partout et nulle part, et ne répondant pas au mode organisationnel en face duquel l'Alliance est adaptée. Les difficultés rencontrées par l'armée américaine (qui représente pourtant 40 % des dépenses mondiales de défense) dans la lutte contre le terrorisme