Une unification des partis de gauche à l'image de ceux de droite ? Les sondages montrent que l'idée en est plutôt populaire. «Y penser toujours et n'en parler jamais», François Hollande a, pour évoquer la chose, emprunté sa maxime à la préparation de la revanche française après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par les Allemands en 1870. Voilà qui montre l'éminente dignité qu'il lui accorde. Qui vivra verra. En attendant, il faut bien relever une boiterie rédhibitoire dans cette comparaison entre droite et gauche.
1) La droite ne s'est unifiée qu'après qu'elle est redevenue majoritaire et qu'elle a gagné le doublé présidence-parlement. Certes, l'impulsion vient de plus loin de l'occasion ratée des municipales du printemps 2001 quand les divisions de la droite lui ont coûté le grand chelem que le nombre de ses électeurs aurait pu lui valoir. Politiquement, sans programme ni leader, elle a alors atteint son nadir. Elle avait une pléthore de prétendants et un stock d'électeurs mal utilisé. Sa convalescence a été hasardeuse et, au premier tour de la présidentielle, les citoyens ne se sont guère mobilisés en sa faveur. Son piteux 21 avril a constitué un second avertissement. D'ailleurs, sa majorité (en voix) reste relative, donc fragile. Raison de plus pour se serrer les coudes.
La situation de la gauche ne ressemble que bien peu à cette épure. D'une part, la droite était, malgré les cafouillages parisiens et lyonnais de 2001, portée par une tendance longue de succès électoraux qui