Un sondage commandé par la FSU relance le débat sur le collège unique. Stop ou encore ? Un vrai serpent de mer... J'ai eu à en connaître, dans ma responsabilité ministérielle. J'en retrouve les protagonistes. Mais les postures bougent. Je sens moins de certitudes. Pendant ce temps, la droite gouverne. La droite ! Somptueuse, comme une caricature d'elle-même, elle commence par sacrifier le budget scolaire ! Il n'y a pas besoin d'être grand prophète pour deviner combien nous allons tous vite payer cher socialement les postes qui ne sont pas créés, ceux que l'on supprime et ceux que l'on ne remplacera pas. Mais détestation n'est pas raison. Nous savons tous intuitivement que la bataille pour les moyens ne résume pas la question de l'avenir de notre école. Cela n'enlève rien à la valeur de cette bataille. Les syndicats la mènent, plutôt efficacement. Mais nous tous, comme citoyens, garants de l'intérêt général, pouvons-nous en rester là ? Les tergiversations de la gauche politique et syndicale sur la question du collège ne sont-elles pas significatives d'une perplexité plus étendue ? A maints égards, la cause de l'école est devenue confuse. Une confusion dévastatrice pour une conscience de gauche. Car l'école est bien davantage qu'un service public. Elle incarne un idéal social et philosophique. L'école affirme, de façon permanente et quotidienne, un humanisme républicain militant : la personne humaine est perfectible et le savoir est la clef de toute émancipation personnelle. E
TRIBUNE
La guerre scolaire invisible.
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par Jean-Luc Mélenchon
publié le 6 décembre 2002 à 2h02
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