L'émission Star Academy, dans sa seconde saison, semble avoir trouvé la combinaison idéale entre les deux régimes moteurs, symbolique et économique, qui l'animent. Soit une implication réciproque entre ce qui, d'un côté, fonctionne comme plate-forme de promotion des maisons de disques et rampe de lancement de leurs produits, et de l'autre s'affirme dans la volonté de hisser une pratique et un genre, la variété, au rang des beaux-arts.
Si la promotion économique se fait à visage découvert, dans le défilé ininterrompu de chanteurs, la présentation massive de singles, d'albums, de tournées et de best of, le programme symbolique, lui, joue sur un registre plus complexe. Pour en comprendre les enjeux, il n'est pas inutile de faire un détour par une histoire récente de la variété, qui a vu le genre, dans ses formes les plus populaires, se confronter aux «grands textes» (entre autres avec la vague des comédies musicales Notre-Dame de Paris, les Dix Commandements ou encore Roméo et Juliette), revisiter avec succès son répertoire (les chansons des an- nées 30 reprises avec déférence par Bruel), ou encore relifter certains de ses pairs (Christophe, ex-chanteur pathétique, en génie sublimé par l'art contemporain). Faits importants, puisque c'est toujours à travers l'affirmation de paternités que se forge une certaine idée de la musique.
Star Academy, avec son dispositif scolaire reposant sur la confrontation d'apprentis (d'amateurs) et de maîtres (les professionnels et les professeurs)