A u syndrome du képi qui gonfle, nul n'échappe... A force de bons sondages et de bonne fortune, toute tête enfle, là-dessous... Celle de Nicolas Sarkozy aussi, après trop de bons sondages depuis l'été et trop de bonne fortune en début de semaine dernière : Pyrrhus dopé par sa victoire anglo-normande sur les rives de Sangatte, Petit Nicolas enivré par les maladresses d'un Juppé énervé, le voilà qui se découvre à la croisée stratégique de ses destins : celui de l'empereur Hadrien asseyant sagement ses succès dans la paix, ou de Napoléon poussant partout ses feux guerriers ? La pause, ou la relance ? Stop, ou encore ? La réponse vint mardi, avec cette foudroyante offensive contre les Roms de Choisy, suivie, comme en août avec les Kurdes irakiens de Cherbourg et comme en novembre avec les Bulgares de Bordeaux, par une Berezina judiciaire. En élargissant 56 interpellés, les juges du tribunal de Créteil ont dit que la police en avait pris à son aise avec les lois de la République.
Le préfet ayant déposé un recours, on aurait pu s'attendre à ce que l'agité du panier à salade marquât le pas, mais le syndrome du képi qui gonfle avait fait ses ravages. Vendredi, Sarkozy tonnait devant un congrès de flicards : «Est-ce que la France a le droit de décider qui doit rester sur son territoire ?», avant de se répandre samedi contre les décisions «idéologiques» des magistrats. Parce que, sur les grands boulevards où Vigipirate était en promotion, un quidam moustachu murmura dans un micro et à