En déclarant vouloir distinguer les «gros risques» remboursés par la couverture de base des «petits risques» nécessitant un recours accru aux complémentaires santé, Jacques Barrot a lancé une véritable «bombe». En réalité, l'ancien ministre des Affaires sociales n'a fait que répandre une proposition dans l'air du temps, et notamment défendue par le Medef dans «Pour une nouvelle architecture de la Sécurité sociale» (novembre 2001).
Dans ce débat, la valse-hésitation de Jean-François Mattei laisse circonspect. Le ministre de la Santé a d'abord désavoué le président du groupe UMP à l'Assemblée: «Il n'y a pas de différence entre le gros risque et le petit risque». Mais il a aussitôt déclaré : «Il faut sortir du tout-gratuit... et proposer des couvertures variables selon la volonté de s'assurer pour tel ou tel risque.» De son côté, Jean-Marie Spaeth, président de la Cnam, propose une variante de «panier de soins» à travers des «protocoles de soins» fixés pour certaines pathologies. On s'appuierait ainsi sur un coût normal de traitement par pathologie, défini par les références médicales opposables et au-delà duquel certains soins ou examens ne seraient plus pris en charge par la couverture de base.
Quel que soit son contenu, le «panier de soins» constitue la nouvelle étape projetée pour contraindre la demande de soins. Une couverture de base à 100 % serait limitée à certains soins, les autres ne pouvant être couverts qu'à travers une complémentaire santé. L'économiste Claude Le Pen