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Libération

Son statut

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publié le 18 décembre 2002 à 2h11

Remémorons-nous... Remémorons-nous cette morgue, ces hauts cris et ces postures d'orfraie lorsque passa comme un ange, dans l'actualité pré-électorale de l'année passée, l'ombre du soupçon de l'hypothèse d'une mise en examen du président de la République sortant (oui, Jacques Chirac) ; pour prise illégale d'intérêt, par exemple, et recel. Que n'avions-nous alors entendu, à propos de l'arrêt fameux du Conseil constitutionnel le mettant à l'abri de toute poursuite ! Jusqu'au paradoxe ultime et par lui-même énoncé : s'il ne répondait aux convocations des juges, c'était par seul souci de préserver la dignité de la fonction ; Roland Dumas le lui interdisait ; il était, il l'a dit, «victime» de son privilège de juridiction. Ce n'aurait tenu qu'à lui, pensez comme il eût couru ventre à terre rendre compte aux juges de tous les trafics de marchés publics et d'emplois fictifs aux fins de financement occulte de son RPR, organisés durant sa mandature parisienne ! Lui ne s'appartenait pas, et n'était pas garant de sa propre moralité ; lui, par fonction, appartenait à la France. Et aujourd'hui, donc, qu'il a été entre-temps réélu ­ et de quelle façon ! Aujourd'hui, aux termes du rapport rendu par des «sages» nommés par l'intéressé (si j'ose dire), son statut pénal n'est pas menacé. L'ordonnance de disjonction du juge Philibeaux (1) met un terme aux investigations le concernant, et l'appareillage constitutionnel en cours d'établissement renvoie aux calendes de 2007 l'hypothèse de sa mise