M'est avis que ça va secouer fort dans les automobile-clubs, et que Robien ne va pas s'y faire que des copains. Deux excès de vitesse ou d'alcool, six défauts de ceinture ou autant de téléphonages au volant équivaudront à la remise de l'engin au garage. Avec dix ans de prison pour les chauffards et la fin des permis blancs, ce sont là mesures qui, pour changer la mort, vont d'abord nous changer la vie... Ce qui, à première vue, semble intéressant, dans le train de mesures annoncé mercredi, c'est que leur radicalité répressive ne vise pas que les jeunes : pour eux, avec la probation et l'obligation d'un sans-faute de trois années pleines et consécutives, ce sera, avant même le premier démarrage, la liberté conditionnelle ou la prison avec sursis. Mais l'inscription dans la loi d'un régime sévère en proportion pour leurs parents constitue à coup sûr une révolution culturelle : un peu comme si tout taulard grabataire sortait de prison comme Papon, ou comme si Chirac entrait en examen à l'instar de tout escroc vulgaire et démasqué.
Evidemment, il faudra voir à l'usage, car des voeux pieux en matière de sécurité routière, il s'en entasse autant que de rapports sur la nocivité de la télé dans les greniers de la Rue de Valois ; il faudra contrôler attentivement les contrôleurs ; s'assurer que les relevés de vitesse et d'alcoolémie seront effectués systématiquement, tant au passage de la berline teutonne au sortir du parking de l'hôtel des Trois Faisans (par exemple), que sur celui d