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Libération

Les leçons de la «bataille de Bondy».

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publié le 21 décembre 2002 à 2h13

Le succès de Nicolas Sarkozy semble bien tenir à un atout majeur du capitalisme libéral : le pragmatisme. Alors que l'UMP juppéisée inaugure sa carrière avec une guerre de clans dans les Yvelines, alors que les ex-ministres socialistes se tuent à démontrer qu'ils n'étaient pour rien dans les décisions gouvernementales, que le PS se demande s'il doit être plus «à gauche», «moins à gauche» ou «relativement à gauche», que les Verts se surgroupusculisent, Sarkozy présente le portrait d'un homme de terrain qui résout (dit-il) un à un des problèmes inextricables, répond aux attentes des vraies gens... En ce sens, la Bataille de Bondy fut révélatrice. Une poignée de militants mise à part, qui pouvait se soucier qu'Elisabeth Guigou, retranchée dans la mairie, attende la visite «républicaine» du ministre de l'Intérieur ? La gauche plurielle s'est auto-éliminée par son incapacité à répondre aux attentes de ses partisans comme de celles d'une majorité de Français, qui ne peut qu'être de plus en plus conservatrice (vieillissante, propriétaire de son logement, etc.). Retranchée dans trois ou quatre arrondissements parisiens, elle n'a rien apporté de vraiment concret au peuple en perdition des banlieues, des grandes industries, des emplois précaires... Barricadée derrière une idéologie humanisto-antiraciste machinale, elle a permis la stigmatisation de l'ensemble des «jeunes» pour couvrir les exactions d'une poignée de loubards machos d'origine immigrée. Terrorisé à l'idée de perdre les v