Ton tranchant, accents virils, le Quai d'Orsay nous fait savoir que les troupes françaises en Côte-d'Ivoire ouvriront le feu pour faire respecter le cessez-le-feu signé par les parties ivoiriennes. Quarante ans après les indépendances africaines, l'armée de la métropole d'alors vient en hâte, et en exclusivité, au secours d'un pouvoir menacé. Foin des discours et des exigences sur la bonne gouvernance, la démocratie, les droits de l'opposition, la gestion transparente, la coopération régionale, l'éducation, la santé, le développement, bref tout ce Meccano importé sans la maintenance, joker bien commode pour fustiger ces pouvoirs du Sud autocratiques, perméables à la corruption et qui, par leurs abus intempestifs pourrissent le climat des affaires.
D'abord, assurer la sécurité des vingt mille ressortissants français. Et c'est l'occasion de compter tous ces coopérants utiles à remplacer ces autochtones si difficiles à former, quatre décennies n'y ayant pas suffi. Et protéger les autres ressortissants étrangers. Le café, le cacao, l'hévéa, l'or, les diamants, le riz, le bois, le caoutchouc, le pétrole, la gestion du port, de l'eau, de l'électricité, des télécommunications et même la construction d'une réplique de basilique, cela attire bien du monde !
Il sera bien temps, après, s'il y a un après, de débattre pour savoir pourquoi règnent la pauvreté et le désordre là où tout, ressources naturelles, paysages, topographie, situation côtière, potentiel humain, tout concourt à la pros