Quatre écologistes déjeunent dans un restaurant bio de la région parisienne.
Le premier écologiste
Nos dirigeants furieux s'affrontent avec zèle,
Il n'est pas de fraction qui ne cherche querelle,
La discorde aux cent voix s'est emparée de nous,
Quand je pense à demain, je claque des genoux.
(Le spectre de la Zizanie apparaît dans une nuée de bisbilles.)
Le spectre de la Zizanie, secouant ses ailes
On m'appelle ? Bonjour ! Je suis la Zizanie
Qu'enivre tout recours à la cacophonie.
Je vous connais très bien : dans l'au-delà, je sens
Vos disputes monter vers moi tel un encens.
A chaque réunion, comme rats en fromage,
Vos troupes désunies me rendent leur hommage
Mais enfin, pour juger de tant de perfections
J'aimerais vous poser trois ou quatre questions.
Les quatre écologistes, ensemble
Nous sommes à tes pieds, ô déesse cruelle !
Le spectre de la Zizanie, perdant une plume
Etes-vous divisés comme un jeu de marelle
Ou bien tant embrouillés dans un énorme noeud
Qu'à la fin nul ne sait pour de bon ce qu'il veut ?
Le deuxième écologiste
Nous sommes pour l'instant coupés au moins en quatre,
Prompts à nous opposer, résolus à nous battre.
Nous fîmes malgré tout une majorité
Privée de lendemain et de postérité.
Le spectre de la Zizanie, se frottant les griffes
J'approuve l'incurie. Qui donc prit votre tête ?
Le premier écologiste
Personne.
Le spectre de la Zizanie, sifflant
Pas d'élu, dirigeant ni prophète ?
Et pas de direction ?
Le troisième écologiste
C'était trop compliqué,
Nos rigides statuts ont ainsi tout bloqué.
Le