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Libération

Ici Pâris, à toi Martine Aubry

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publié le 21 janvier 2003 à 21h54

Peu après le conseil national du Parti socialiste, Martine Aubry, Elisabeth Guigou et Ségolène Royal se querellent dans un bois.

Martine Aubry

Bientôt entre nous trois il va falloir choisir

Laquelle emportera ce pouvoir à saisir,

Laquelle dans quatre ans, et sous nos oriflammes,

A l'Elysée sera la première des femmes.

Elisabeth Guigou

J'en conviens volontiers, ni Strauss-Kahn ni Fabius

Ne méritent de nous le moindre des quitus.

Le pouvoir était mâle, il deviendra femelle,

Il n'est pas de destin ni de règle éternelle,

Mais en disant cela simplement je conçois

Que chacune de vous doit me donner sa voix.

Martine Aubry

Il n'en est pas question ! Quelle plaisanterie !

Le poste m'en revient et point je n'en varie !

Ségolène Royal

Les familles de France en appellent à moi,

Je tiendrai l'étendard au suprême tournoi.

Martine Aubry, criant

Tu devras t'incliner !

Elisabeth Guigou

Je suis très populaire !

Ségolène Royal

A peu près tout autant que l'étoile polaire !

Martine Aubry

Mes amies, mes amies, ne nous disputons pas,

Il faut pour décider trancher de nos appas.

Choisissons de concert un véritable arbitre

Afin de désigner qui mérite le titre.

Elisabeth Guigou

Pourrions-nous consulter, loin de notre parti,

Un être d'expérience et de goût garanti ?

(A ces mots le spectre de Pâris surgit, déguisé en pâtre et une pomme de discorde à la main.)

Le spectre de Pâris

Mesdames, s'il s'agit de décrire vos charmes

Ne restez plus longtemps dans vos tristes alarmes

Car Minerve et Junon et Vénus à la fois

Loin de s'effaroucher dans le