Peu après le conseil national du Parti socialiste, Martine Aubry, Elisabeth Guigou et Ségolène Royal se querellent dans un bois.
Martine Aubry
Bientôt entre nous trois il va falloir choisir
Laquelle emportera ce pouvoir à saisir,
Laquelle dans quatre ans, et sous nos oriflammes,
A l'Elysée sera la première des femmes.
Elisabeth Guigou
J'en conviens volontiers, ni Strauss-Kahn ni Fabius
Ne méritent de nous le moindre des quitus.
Le pouvoir était mâle, il deviendra femelle,
Il n'est pas de destin ni de règle éternelle,
Mais en disant cela simplement je conçois
Que chacune de vous doit me donner sa voix.
Martine Aubry
Il n'en est pas question ! Quelle plaisanterie !
Le poste m'en revient et point je n'en varie !
Ségolène Royal
Les familles de France en appellent à moi,
Je tiendrai l'étendard au suprême tournoi.
Martine Aubry, criant
Tu devras t'incliner !
Elisabeth Guigou
Je suis très populaire !
Ségolène Royal
A peu près tout autant que l'étoile polaire !
Martine Aubry
Mes amies, mes amies, ne nous disputons pas,
Il faut pour décider trancher de nos appas.
Choisissons de concert un véritable arbitre
Afin de désigner qui mérite le titre.
Elisabeth Guigou
Pourrions-nous consulter, loin de notre parti,
Un être d'expérience et de goût garanti ?
(A ces mots le spectre de Pâris surgit, déguisé en pâtre et une pomme de discorde à la main.)
Le spectre de Pâris
Mesdames, s'il s'agit de décrire vos charmes
Ne restez plus longtemps dans vos tristes alarmes
Car Minerve et Junon et Vénus à la fois
Loin de s'effaroucher dans le