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Libération

Monsieur le procureur, je me dois de vous avertir

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publié le 5 février 2003 à 22h07

Monsieur le procureur de la République,

A la lecture de la dernière loi votée par la représentation nationale, je me dois, en tant que citoyen, de porter à votre connaissance un certain nombre de faits.

Mes déplacements dans les lieux publics m'amènent à la douloureuse constatation que nombre de personnes, des femmes essentiellement, déambulent sur la voie avec des attitudes et des pratiques vestimentaires qui sont très proches de ce que la récente loi nomme «racolage passif». Je ne veux porter aucun jugement a priori sur leurs intentions, je me dois, comme la loi m'en fait le devoir, à titre de prévention d'un éventuel délit, d'en informer les autorités compétentes, afin qu'elles interviennent pour faire cesser ce qui est, à mes yeux, un risque de trouble à l'ordre public. Je ne vous cache pas que cette même attitude équivoque semble toucher les citoyens de sexe masculin, quoique je ne sois pas en mesure d'apprécier la portée de celle-ci.

En tant qu'enseignant dans l'enseignement supérieur, je suis confronté à la même situation dans le cadre de ma pratique professionnelle, attitude encore plus équivoque du fait de l'âge des personnes à qui j'enseigne. J'essaie cependant, en gardant mon sang-froid, de m'acquitter le mieux possible de ma tâche.

Je crains que, sous le fallacieux prétexte de la normalité et de la liberté, nombre de citoyennes et de citoyens en profitent pour braver de manière détournée les normes sociales imposées par la loi. L'arrivée des beaux jours et l'abandon