Le rapport Machard remis au Premier ministre sur l'absentéisme scolaire a rendu ses conclusions. (Libé du 23 janvier). Il propose la responsabilisation des familles par l'information, la formation (dans le cadre de «modules» adaptés) et, en «phase ultime», par la sanction pénale. Ce rapport repose sur l'annonce d'un constat : «L'absentéisme scolaire constitue un phénomène inquiétant qui paraît se développer à grande échelle depuis plusieurs années et qui a été jusqu'ici peut-être insuffisamment pris en compte.» Il relève que l'absentéisme est «un révélateur essentiel de difficultés familiales ou du mal-être de certains jeunes».
En dehors du fait qu'aucune statistique nationale ni définition n'existent sur ce phénomène social complexe, multiforme et récurrent, ce rapport interministériel semble évacuer la responsabilité propre à l'institution scolaire, imputant l'absentéisme des élèves aux seules familles et aux seuls enfants, même s'il pointe des carences dans la gestion administrative de l'absence au sein des établissements scolaires.
De ce fait, tout se passe aujourd'hui comme si l'absentéisme scolaire fonctionnait comme le cache-sexe de l'Education nationale. En effet, l'école peut-elle être exonérée de ses propres responsabilités, moins dans sa gestion administrative de l'absentéisme que dans ce qui relève de son fonctionnement scolaire, social et pédagogique ? Par ailleurs, les textes sanctionnant pénalement les familles existent déjà. Pourquoi ajouter des sanctions à cel