Menu
Libération

La discrimination positive en sursis

Article réservé aux abonnés
publié le 10 février 2003 à 22h10

La Cour suprême des Etats-Unis est sur le point de juger de la constitutionnalité de la procédure d'admission des étudiants à l'université du Michigan, qui attribue aux candidats noirs, latinos, ou indiens d'Amérique, 20 points d'avance (sur 150) au total qui déterminent leur admissibilité. Au-delà de l'université du Michigan, c'est la politique d'«affirmative action» (ou «discrimination positive») qui est plus généralement en cause. A la mi-janvier, George W. Bush a pris clairement position dans le débat, en déclarant que la règle de l'université du Michigan était «fondamentalement faussée» et anticonstitutionnelle. Bush défend le système adopté au Texas (Etat dont il était gouverneur), en Floride (où son frère est gouverneur) et en Californie, qui garantit une place dans les universités d'Etat aux meilleurs élèves de chaque école publique.

La discrimination positive est née dans les années 60, en même temps que le Civil Rights Act qui rendait la discrimination raciale illégale, pour pallier une situation où les Noirs étaient systématiquement défavorisés. L'argument le plus courant contre l'«affirmative action» est que la législation suffit à présent à garantir l'égalité des chances à qualifications égales. Cela acquis, la redistribution doit se faire uniquement en fonction du revenu ou des conditions sociales, pas en fonction de la race. Il n'y a pas de doute que le Civil Right Act a fait beaucoup pour améliorer le sort des Noirs américains : les salaires des Noirs et des B