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Libération
TRIBUNE

Tony Blair, «l'idiot utile»

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par Philippe Marlière
publié le 10 février 2003 à 22h10

Tony Blair ne cherche même plus à sauver les apparences : du supposé rôle de «modérateur», le Premier ministre britannique est clairement passé à celui de «facilitateur» de guerre. Depuis la rédaction de la résolution 1441, ses conciliabules transatlantiques n'ont guère pesé dans le cours belliciste de l'administration américaine. Ce sont davantage l'attitude de relative fermeté manifestée par la France et le peu d'appétit du peuple américain pour une attaque unilatérale qui ont amené George Bush à se rallier, de manière provisoire, à une solution multilatérale.

Loin de modérer l'ardeur belliciste de George Bush, Tony Blair ne fait que renchérir sur la rhétorique guerrière du président américain. Après la tragédie du World Trade Center, il avait déclaré : «Nous n'étendrons pas la guerre contre le terrorisme à l'Irak, à moins d'avoir la preuve incontestable d'une participation de l'Irak à l'attaque du 11 septembre 2001.» Une parole aujourd'hui reniée. Il a récemment annoncé que la Grande-Bretagne suivrait les Etats-Unis dans une guerre dans tous les cas de figure, y compris en l'absence de soutien des Nations unies.

On retrouve Tony Blair à l'origine d'une lettre de huit chefs de gouvernement européens, dont la tonalité ultra-atlantiste a sidéré l'Europe entière. Outre le fait d'avoir gagné auprès du public le sobriquet infamant de «caniche de Bush» (Bush's poodle), Tony Blair doit faire face à une opposition très forte au sein du groupe parlementaire travailliste, à des tensio