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Libération

Ici Cassandre, à toi Rumsfeld

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publié le 11 février 2003 à 22h12

Cinq heures du matin à la Maison Blanche. Donald Rumsfeld à genoux termine sa prière, se signe et se relève.

Donald Rumsfeld

The game is over in Irak. Nous irons buter Saddam Hussein jusque dans les chiottes, comme dirait mon ami Poutine, et n'en déplaise aux Français, ces Cassandre trouillards.

(A ces mots le spectre de Cassandre apparaît, les cheveux dressés, les vêtements défaits, le visage torturé de prescience.)

Le spectre de Cassandre

Il n'est qu'une Cassandre, et tu la vois ici,

Qui peut troubler ton âme et ton coeur endurci,

Je suis à tout jamais l'illustre rabat-joie,

Celle qui annonça le désastre de Troie.

Donald Rumsfeld, se signant derechef

Par le Christ, veuillez refermer votre corsage !

Le spectre de Cassandre

Tu supporterais mieux la guerre que mon sein ?

Moi je suis angoissée par ton sanglant dessein.

Donald Rumsfeld, haussant les épaules

Après la vieille Europe, voici la vieille Asie ! Gardez vos conseils pour vous, you miserable witch !

Le spectre de Cassandre

Ecoute-moi quand même, apprenti militaire,

Car pas plus qu'autrefois je ne saurai me taire.

Sais-tu bien, par Jupin, où tu peux entraîner

Le monde tout entier que tu vas malmener ?

J'ai déjà vu périr ta Colombe spatiale

Ce céleste navire à la forme spéciale

Qui perdit l'équilibre et en tomba soudain.

Tu dois y déceler un signe du destin.

Donald Rumsfeld

There are no magic omens, pas de signes magiques dans le ciel, il n'y a que Dieu. Et après nous avoir donné douze ans de patience, Il nous dit que l'heure du combat est venue.

L