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Libération

Alors, qui manie l'amalgame ?

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publié le 13 février 2003 à 22h14

Dans Rebonds du 5 février, Alain Jakubowicz, avocat et président du Crif-Rhône, se démarquait des propos de Roger Cukierman, président du Crif sur une «alliance brun-vert-rouge», tout en s'indignant que la «frontière fétide» entre antisémitisme et antisionisme soit franchie par certains à l'extrême gauche. Il en voulait pour preuve le refus d'une députée européenne LCR de répondre, lors d'un procès, à la question : «Avez-vous vu Auschwitz à Jénine ?» Réponse de l'intéressée.

Alain Jakubowicz donne un exemple de «franchissement de frontière fétide» entre antisionisme et antisémitisme. Me Jakubowicz plaidait pour la Licra, partie civile, dans un procès pour lequel j'avais été appelée à témoigner, procès dans lequel le militant de la LCR poursuivi a été relaxé des absurdes accusations portées contre lui. Me Jakubowicz me questionna : «Madame, vous qui revenez de Jénine, y avez-vous vu Auschwitz ?»

On ne répond pas à une question dénuée de sens. Jénine n'est pas Auschwitz, mais c'est un crime de guerre. Ayant toujours eu pour principe de récuser les amalgames, je n'allais pas entrer dans la manoeuvre, mélangeant le massacre de Jénine et le génocide hitlérien pour mieux faire oublier que les crimes de M. Sharon relèveraient logiquement d'un tribunal international. Cela me rend-il coupable d'antisémitisme ? Je ne veux pas laisser passer l'injure stupide mais infamante.

Oui, ce que j'ai vu et entendu à Jénine indique qu'il y a eu volonté de terroriser et de tuer. Je me souviens partic