Menu
Libération
TRIBUNE

Réforme électorale : ça ne passe pas

Article réservé aux abonnés
par Hervé MORIN
publié le 13 février 2003 à 22h13

J'ai toujours pensé qu'une des réponses à la claque du 21 avril était une politique volontariste, une politique dédiée à l'efficacité fondée sur le résultat et la responsabilité. Chaque fois que le gouvernement est sur cette ligne, le groupe UDF est un soutien loyal et libre. Mais ce n'est plus du volontarisme que de vouloir faire passer en force un texte refusé par tous les partis de France, mis à part le parti gouvernemental ! C'est l'argument de la massue, c'est-à-dire un aveu d'échec. Il utilise l'article 49-3 de la Constitution pour modifier la loi électorale, interdisant tout débat, alors que Jacques Chirac lui-même, en 1977, déclarait à la tribune de l'Assemblée nationale qu'il serait inconvenant d'utiliser cette procédure pour faire passer un texte relatif aux modes de scrutin.

Si ce texte, décidément, ne passe pas, c'est pour une seule raison, c'est qu'il est un très mauvais texte. Il suffit de reprendre les arguments un par un.

Premier argument : la proximité des députés européens. L'argument que développe aujourd'hui l'UMP est l'absence de proximité des députés européens. En réponse à cette critique, on décide de construire huit zones regroupant des régions administratives qui auront pour chacune d'entre elles un nombre prédéterminé de députés. Huit zones pour tout le territoire ! C'est cela, le rapprochement des députés ? Qui peut croire que les habitants de Basse-Normandie connaîtront les deux députés qui les représenteront ?

Mais il y a plus grave encore. Elire de