Donc, une fois de plus, fidèle à son histoire héroïque, la France résiste. On évoque beaucoup les années 30 à propos de la prochaine guerre contre l'Irak : ne faut-il pas désarmer Saddam Hussein quand il est encore temps, comme on aurait dû faire pour Hitler ? Si on attend, l'Irak va-t-il flanquer une rouste aux Américains et les Français seront-ils réduits à jouer l'armée d'occupation à New York et Washington pour le compte de l'infâme maître de Bagdad ? C'est un bénéfice supplémentaire que nous apporte de façon posthume le général de Gaulle. Car, le siège permanent avec droit de veto afférent réservé au Conseil de sécurité aux vainqueurs des nazis, ce n'était pas dans la poche en juin 1940. On comprend qu'une alliance pacifiste franco-allemande (rejointe par ces autres défenseurs historiques des libertés que sont la Russie et la Chine) ne dise rien de bon aux Américains. Chez nous, on est tous contre la guerre, les électeurs chiraquiens plus les lepénistes, plus l'extrême gauche, la gauche et le centre. On a si bien lutté contre les souverainistes et les fascistes qu'on se retrouve en 2003 sur les positions de Jean-Pierre Chevènement et Jean-Marie Le Pen lors de la première guerre du Golfe (qui a été si merveilleuse, celle-là). George W. Bush réussit là où même Le Pen avait échoué : réunir non 82 % mais 100 % des Français derrière Jacques Chirac.
Notre cher et vieux pays résiste, comme d'hab. Il s'impose aux Etats-Unis et à l'Europe : «Vous n'aurez pas nos glorieux fromages