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Libération

Seul face à 82% de Français

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publié le 15 février 2003 à 22h16

Il est forcément difficile d'écrire contre 82 % de ses concitoyens, tous réunis dans le cercle vertueux de l'antiguerre. Et pourtant, force est de trouver curieux que certaines des interrogations fondamentales actuelles, et qui sont à l'origine du probable conflit avec l'Irak, soient sinon occultées, du moins «non débattues».

La principale interrogation qui vaille ­ non pour maintenant, mais pour demain ­ peut être ainsi résumée : que se passera-t-il quand des individus ou des groupes terroristes auront entre leurs mains des armes de destruction massive ? Armes qui leur auront été fournies par ce que l'on n'oserait appeler ici des «états poubelles» (on se pince le nez) et qu'en anglais on appelle déjà junk states...

C'est cette question qui est au coeur de la démarche des Américains, avant la question du pétrole. Et c'est celle qui n'est pas au coeur de nos réflexions publiques européennes. On peut reprocher à l'Amérique d'avoir couvé Ben Laden en son sein, d'avoir contribué à renverser Allende, etc. Elle se rend compte que les systèmes internationaux de contrôle d'armement ne fonctionnent pas. Ainsi, les révélations sur le programme gigantesque d'armes biologiques en ex-URSS, en particulier, ont convaincu que certaines belles conventions internationales ne servaient pas à grand-chose.

C'est cette nouvelle situation de «post-post-guerre froide» pour ne pas écrire, plus crûment, «vrai bordel ambiant» (fini et bien fini l'ordre à deux grands et merci la dissuasion nucléaire), qui