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Libération
TRIBUNE

Les rues du monde

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publié le 18 février 2003 à 22h21

C'est le peuple irakien qui sort grand vainqueur de la gigantesque manif mondiale de samedi dernier. Le peuple irakien et les peuples de la planète qui ont su dire à des dirigeants va-t-en-guerre qu'ils n'étaient pas d'accord avec les ordres et décisions venus des salons du pouvoir avec, à leur tête, celui en forme d'ovale de la Maison Blanche. Que n'instaurons-nous pas une journée mondiale contre la dictature, une journée contre l'infamie, une journée contre la torture !

La mondialisation des opinions est un fait nouveau : on glisse de moins en moins de bulletins dans les urnes, mais on se réunit de plus en plus nombreux dans les rues du monde pour exprimer en direct un ras-le-bol, un refus, un point de vue. Les dix millions de manifestants ont vu la chose en trois temps : urgence première, stopper la guerre promise ; deuzio, régler d'une autre manière, et plus tard, le sort du tyran de Bagdad, en évitant ainsi la mort certaine de dizaines de milliers d'Irakiens ; tertio, faire confiance à l'ONU et à ses inspecteurs pour dénicher les armes de tous ordres et à grande capacité de destruction.

Les citoyens du monde qui ont manifesté samedi ne sont pas parvenus à se laisser convaincre que s'engouffrer dans une guerre, dont personne ne peut dire l'issue et ses conséquences à retardement, est un choix judicieux, bon pour l'humanité tout entière. Les Bush, Aznar et Blair passionnés par la mondialisation des échanges marchands ont dû exécrer cette prise de pouvoir populaire à l'échel