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Libération
TRIBUNE

Real-TV et politique

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par David ABIKER
publié le 18 février 2003 à 22h20

La Chaîne parlementaire a du mal à trouver un président. Ce n'est pas grave. Il faut surtout qu'elle trouve un public. Peut-être est-il temps pour elle de passer du statut de chaîne publique qui se regarde à celui de chaîne civique qu'on regarde. Ce n'est pas simple, alors pourquoi ne pas lorgner davantage du côté des méthodes de la real-TV ?

A ses débuts, la télévision était l'auxiliaire de mises en scène consistant à sacraliser la fonction politique au détriment de la réalité. Le processus s'inverse désormais : les émissions de divertissement font descendre les politiques de leur piédestal pour s'humaniser, parfois se ridiculiser, en direct ou en différé. L'information ne réside plus dans le message idéologique ou partisan mais de plus en plus dans le scoop domestique. Bien entendu, c'est du faux off mais c'est ça qui marche.

Imaginons maintenant que l'essor de la real-TV puisse avoir des conséquences inverses. Imaginons une real-TV citoyenne capable de nous montrer la politique sous un autre angle. Le succès de documentaires diffusés récemment comme Paris à tout prix (Y. Jeuland), La victoire en chantant (R. Depardon) ou Chronique d'une défaite annoncée (S. Meunier), portant respectivement sur l'élection municipale parisienne de 2001, la campagne de VGE en 1974 ou celle de Lionel Jospin en 2002, montre qu'on peut filmer la politique par un trou de serrure, comme le font aussi Serge Moati ou John-Paul Lepers, sans pour autant faire bâiller.

Alors, on se plaît à rêver d'une ap