Menu
Libération
TRIBUNE

L'Amérique qui dit «non» au monde.

Article réservé aux abonnés
par François LAFARGUE
publié le 20 février 2003 à 22h25

GUUAM : derrière cet acronyme encore peu connu, se dissimule l'ambitieux projet américain dans la région d'Asie centrale et du Moyen-Orient. La crise irakienne ne constitue que l'un des principaux volets de la stratégie menée de manière méticuleuse par Washington depuis plus d'une décennie.

Le premier acte se joue au moment de l'effondrement de l'Union soviétique en 1991. Avec la découverte des gisements d'hydrocarbures dans la mer Caspienne se pose la question de la construction des routes d'évacuation (gazoducs et oléoducs) de ces matières premières.

Soucieux de préserver leur toute nouvelle indépendance, les pays riverains de la mer Caspienne, principalement le Kazakhstan et l'Azerbaïdjan, se tournent volontiers vers les Etats-Unis. Washington apporte ses capitaux, son savoir-faire pétrolier et une bonne dose de mansuétude devant ces régimes allergiques à la démocratie. Ces accords vont être formalisés et prendront le nom de Guuam en 1997. L'acronyme en anglais désigne chaque membre de l'association, Géorgie, Ouzbékistan, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie. Fondée en 1997, avec le soutien de l'OSCE, cette organisation a pour objectif de favoriser la coopération économique et militaire entre ses membres en concertation avec les Etats-Unis (lutte contre le terrorisme, résolution des conflits locaux...)

Mais l'un des principaux buts du GUUAM est la construction d'un réseau d'approvisionnement énergétique indépendant de la Russie, avec l'appui de l'Alliance atlantique. Vu de Mosco