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Libération
TRIBUNE

Le poids des opinions publiques

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publié le 20 février 2003 à 22h25

Les 14 et 15 février 2003 ne seront peut-être pas des dates que l'histoire retiendra. Elles peuvent cependant d'ores et déjà être considérées comme extrêmement importantes pour les relations internationales. Le 14 février aurait marqué une rupture grave de l'ordre mondial, si les choses s'étaient passées différemment au Conseil de sécurité. Quant aux manifestations organisées dans le monde entier le 15 février contre la guerre en Irak, elles sont la marque d'une évolution fondamentale pour le processus de décision en matière de politique internationale.

Le 14 février, la résistance organisée par la France avec l'aide capitale de l'Allemagne et le renfort ultime de la Russie, de la Chine et des membres non permanents a empêché le Conseil de sécurité de voter une résolution permettant d'utiliser la force contre l'Irak. C'était clairement la volonté américaine avec l'appui de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de la Bulgarie.

Le vote d'une telle résolution aurait signifié que le recours aux procédures multilatérales de l'ONU n'aurait été pour Washington qu'un écran de fumée utile, le temps pour mettre au point son dispositif militaire. Celui-ci étant pratiquement bouclé début février, les conditions climatiques permettant une guerre contre l'Irak, plus rien ne semblait s'opposer à cette guerre pour la fin du mois après le départ de deux millions de pèlerins présents à La Mecque. Certes, la majorité des pays avaient depuis longtemps exprimé leurs réserves, voire leur hostilité à