En 2002, à Clermont-Ferrand, lorsque 18 cas de méningite ont été recensés sur douze mois, les autorités sanitaires ont déclaré une épidémie et ont immédiatement vacciné 80 000 bébés, enfants et jeunes adultes. Les gouvernements occidentaux n'hésitent pas à débourser, à juste titre, des sommes considérables pour protéger leurs populations. Mais que se passe-t-il pour les 300 millions d'Africains aujourd'hui sous la menace d'une nouvelle souche de méningite ?
Rappelons en effet que la méningite bactérienne tue plus de 170 000 personnes chaque année à travers le monde, affectant avec une virulence particulière la «ceinture africaine», du Sénégal à l'Ethiopie. Jusqu'à maintenant, la grande majorité des épidémies de méningite en Afrique était provoquée par la souche A, contre laquelle un vaccin existe. Mais une nouvelle souche, le W135, est apparue lors de la dernière épidémie au Burkina Faso, en février-mai 2002. Elle a fait plus de 1 400 morts, et, au plus fort de l'épidémie, jusqu'à 2 000 cas par semaine ont été recensés.
Un vaccin tétravalent protège contre les principales souches de méningite : A, C, Y et W135. Il est produit par Glaxo SmithKline (GSK) et Aventis Pasteur, qui se sont partagé le marché : les Etats-Unis pour Aventis Pasteur, et l'Europe et le Moyen-Orient pour GSK. Et l'Afrique dans tout ça ? Vendu entre 4 et 50 euros la dose, le vaccin est clairement hors de portée des bourses africaines. De plus, GSK et Aventis Pasteur affirmaient il y a peu qu'ils n'avaient p