Aucune formation politique n'a le monopole de la banalité des analyses ou de l'absence de sincérité. Il suffit pour s'en convaincre d'observer les réactions des dirigeants politiques de la nouvelle opposition en période d'alternance. Que n'a-t-on pas entendu au moment où le gouvernement a remplacé les dirigeants d'un certain nombre d'administrations et d'établissements publics depuis la RATP et la Poste jusqu'à la Caisse des dépôts et la Datar en passant par la direction du budget, les rectorats et les préfectures...
Pourquoi les réactions éculées, mécaniques, dénonçant, sans d'ailleurs trop y croire, «l'Etat-UMP», «l'Etat partial» et la «chasse aux sorcières» ? Ces prises de position sont vaines et contre-productives, elles entretiennent l'opinion dans l'idée que la gauche n'a pas grand-chose à dire. Elle ferait mieux de ne rien dire ou d'expliquer que tous les partis politiques préfèrent gouverner avec des proches. On admire volontiers le «parler-vrai» de Mendès France mais on se garde bien de le prendre comme exemple !
Les responsables politiques sont concurrencés dans leur manque de sincérité par les intéressés eux-mêmes, c'est-à-dire par ceux qui, parmi les hauts fonctionnaires, profitent directement de la politisation de la fonction publique. En effet, l'une des premières règles de cette comédie du pouvoir à la française est que ceux qui obtiennent des promotions via ce système de dépouilles et de prébendes finissent toujours par croire à leur propre génie et oublient ce