Telles les couilles du taureau de concours gonflées à la silicone avant son passage sur le podium du Salon de l'agriculture, l'ego de Chirac, comme libéré de tout carcan matériel, enfle. Il enfle prodigieusement. La guerre, bien sûr, le goût de la guerre et son imminence lui font une apesanteur. Ainsi la figure bonapartiste du plus que jamais chef de l'Etat se fait-elle doucement impériale. Les sondages la confortent. Par divers tours de passe-passe auxquels tout un chacun veut croire, à base de baisses d'impôts octroyées par le fait du prince et de toujours gratifiante union nationale, il transforme, à défaut de les légitimer, ses 82 % accidentels en capital éternel. Une pluie d'endormeuses promesses tombe des mains d'Auguste (que Raffarin s'en démerde !), et la manne de sa grâce ne tardera pas, assenée de si haut, à étouffer José Bové. Car j'en prendrais volontiers le pari : cette moustache-là n'ira pas en prison. Hélas... Oui, hélas ! Aussi paradoxal que ce puisse paraître, on déplorerait que, graciant Bové, le pouvoir régalien d'un Chirac (vous savez, celui qui, maire de Paris, etc.) gracie dans le même temps certains saccageurs du bureau de Voynet du temps qu'elle était ministre, et dans la même onction tous les déverseurs de purin aux parvis préfectoraux de nos riantes campagnes ; et ainsi, après s'être lui-même autoamnistié, amnistie ses féaux. Si la messe n'est pas dite, le scénario est écrit. Ce sera au creux de l'été, dans l'amnistie ensoleillée d'un 14 Juillet, la
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