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Libération

Parquet ciré

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publié le 7 mars 2003 à 21h53

Efficace exemple de mobilisation justiciable, attrapé mardi à la télé... L'affaire nous vient de Montauban, où un tribunal a récemment condamné à dix-huit mois de prison (avec sursis) un chauffard («en état d'ébriété», comme on dit), dont l'inconduite causa la mort d'un jeune Ludovic, âgé d'une vingtaine d'années. «Seulement dix-huit mois ? !», s'offusqua l'opinion. Emoi bruyant, échauffement des esprits, manif devant le palais de justice, et, al finale, la décision du parquet de faire appel. Sans haine ni passion, serein comme la justice impavide autant qu'impartiale, le parquet montalbanais est en outre spectaculairement réactif, se disait-on, quand nous revint en mémoire cette autre décision du tribunal correctionnel de Marseille, cette fois, en date de lundi : la décision de relaxe de quatre contrôleurs de la Régie des transports marseillais (lire Libération du 4 mars). Les charges retenues contre les prévenus d'agression contre un voyageur (1) démuni de billet, et qu'un autre dépanna de deux euros pour s'acquitter du prix de son trajet, n'étaient pourtant pas minces ; et d'autant moins qu'elles étaient corroborées par une caméra vidéo installée à bord (pour vérifier sans doute qu'à Marseille non plus qu'ailleurs, les personnels de la régie jamais n'affabulent à propos des agressions dont ils sont les victimes). Ces caméras doivent avoir l'objectif sélectif, selon le procureur phocéen, qui disqualifia leur qualité de preuve. Qu'eût-ce été si la bande vidéo avait été tour