Ecrasé par trente-cinq années de dictature baasiste, atomisé, exsangue, le peuple irakien aspire profondément à la paix. Une paix véritable, basée sur la justice et la démocratie, lui permettant de vivre enfin dans la dignité et la liberté, de reconstruire son beau et riche pays ruiné, de redonner à l'antique Mésopotamie, qui fut l'un des plus brillants foyers de la civilisation humaine, toute la place qu'elle mérite dans le concert des nations.
Cette paix-là n'est pas celle que proposent actuellement la France et ses alliés du front de refus appelé injustement le camp de la paix. Leur position consiste à priver, autant que faire se peut, le régime de Saddam Hussein des armes de destruction massive qu'il conserve en dépit de 16 résolutions de l'ONU comme un attribut de puissance ou une police d'assurance pour sa survie. Ce faisant, ils le rendront peut-être inoffensif pour ses voisins, mais certainement pas pour sa population. D'autant qu'une fois le désarmement officiellement achevé, l'ONU devra à plus ou moins brève échéance lever la tutelle internationale imposée depuis la guerre du Golfe à l'Irak, laisser au tyran de Bagdad la libre disposition de la manne pétrolière du pays qui va à nouveau être détournée au profit de la clientèle du régime, de sa machine de guerre et de ses multiples milices et services répressifs. Ensuite, en bonne logique, au nom du rétablissement de l'autorité et de la souveraineté de l'Etat, l'armée irakienne devrait reprendre le contrôle du Kurdist