Moi aussi, j'aime bien les morts immortels. Je ne parle pas là de Claude François, dont un funèbre anniversaire se commémore bruyamment ; lui m'émut modérément, et bien moins en tout cas qu'en son temps et dans un souvenir confus, le camarade Barry Sheene, dont, sans excessifs tambours ni trompettes, on apprenait hier la disparition. Pourquoi, au titre des morts de l'an, distinguer Barry Sheene, quand on n'est pas fondu de vroum-vroum sur deux roues exercice en lequel il excella ? Certes, les années 70 étaient rugissantes. N'ayant guère contribué à leur vacarme (en mécaniques décibels) que lors d'une mémorable traversée du pays, à deux sur une amicale Kawasaki de 125 cm3 certes un peu bidouillée, mais dont le moulin à deux temps évoquait la surchauffe d'un rasoir électrique, on se sent mal fondé à chanter la gloire de Barry, roi des circuits du Continental Circus. Son charisme, peut-être ? Même pas sûr, mais sa dévoration de la vie, oui, assurément... Regardez sa gueule et son sourire plissé, dans l'Equipe ou ailleurs, au sortir d'une de ces «gamelles» miraculeuses (il n'en mourut pas) dont la plus fameuse reste celle accrochée en 1975 à Daytona et à 270 km/h, et avant d'en reprendre une batterie. Un sourire comme ça fait tout pardonner, non ? Pas ramenard non plus, hormis dans une frime que ses excès même inscrivaient dans le double registre de la dérision et de la provocation. Pas non plus trop soucieux de donner son avis sur tout les enfants malades, la drogue, la gue
Dans la même rubrique
TRIBUNE