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Libération
TRIBUNE

La Turquie face à l'engagement

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par Semih VANER
publié le 14 mars 2003 à 22h03

La crise irakienne ne pouvait pas tomber plus mal pour l'AKP (Parti de la justice et du développement) qui a gagné haut la main les élections législatives du 3 novembre dernier en Turquie. Bénéficiant d'une confortable majorité pouvant aboutir à une véritable stabilité parlementaire et éventuellement politique qui manquait tant depuis quarante ans, il comptait démontrer au monde entier que l'islam et la démocratie sont parfaitement conciliables. Sur le plan de la politique extérieure, il envisageait probablement, sans renoncer à la constance dans la demande d'adhésion à l'Union européenne, se rapprocher davantage des voisins arabes et peut-être iranien avec lesquels tant de malentendus ont fait tant de dégâts ces dernières décennies.

Or, comment faire maintenant pour tenir tête à l'imposant «Oncle Sam», au «partenariat stratégique», d'autant que Bruxelles, dans son acception politique et militaire, se montre louvoyante, indécise voire non crédible ? Comment interpréter le refus récent du Parlement d'Ankara pour le stationnement sur le sol anatolien des troupes américaines, voire pour l'envoi des soldats turcs dans le nord de l'Irak, même s'il n'est pas impossible qu'une version édulcorée de la motion soit finalement adoptée ce week-end à l'Assemblée, voire par la suite approuvée par le président de la République. Les déclarations du chef d'état-major, même si elles ont l'habileté de se ranger auprès de la position du gouvernement, donc respectueuses vis-à-vis du pouvoir exécu