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Libération

Opposant irakien, le dilemme

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Subir le joug de Saddam ou accepter d'être libéré par une intervention étrangère: le choix est cruel.
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publié le 15 mars 2003 à 22h06

Rien n'est plus difficile aujourd'hui que d'être dans la peau d'un opposant au régime irakien. Les choix que les événements lui proposent ne manquent pas de cruauté ; soit accepter la guerre, donc la mort pour que sa patrie se libère enfin de la tyrannie la plus brutale et absurde de ce monde, soit se résigner au statu quo actuel, ce qui signifie accepter de voir 23 millions d'Irakiens en état de morts-vivants sous un régime qui bafoue leurs droits les plus naturels, un régime qui ne se contente pas d'aliéner toutes leurs libertés mais qui va jusqu'à réduire l'existence de tout un peuple à la survie d'une seule personne, celle du tyran.

L'âme d'un patriote irakien est tiraillée entre ce désir profond de liberté, d'émancipation, de salut, et cet autre sentiment terrible d'impuissance mais surtout d'humiliation. Car comment mettre de côté sa fierté nationale ? Comment accepter d'aliéner sa liberté de nouveau ? Fût-ce pour un moment. Comment se résigner à voir son pays se libérer sous les bottes de l'étranger ?

Jamais un peuple n'aura été aussi dépossédé de toute maîtrise sur son destin. Dépossédé par un régime sur lequel ce peuple n'a le moindre contrôle, dépossédé aussi par une communauté internationale qui lui fait payer jusque dans sa propre chair les malheurs et les crimes commis par son propre régime.

Pragmatiques pourtant, certains au sein de cette opposition, devenus masochistes, trouvent toute une série de raisons qui justifient à leurs yeux une intervention étrangère pou