J'ai démissionné de mon ministère car j'estime qu'un des principes essentiels de la politique étrangère du Parti travailliste a été transgressé. Nous sommes attachés à une communauté internationale basée sur des institutions et des règles obligatoires, et nous ne pouvons nous permettre de les ignorer dès lors qu'elles produisent des résultats contraires à nos attentes.

Je ne puis défendre une guerre qui ne recueille ni l'agrément de la communauté internationale, ni la faveur de l'opinion publique de mon pays. Je salue la détermination dont ont fait preuve le Premier ministre et le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères pour tenter d'obtenir une seconde résolution.

Et, bien que ces efforts se soient soldés par un échec, nous ne pouvons prétendre que le fait d'obtenir une seconde résolution était sans importance.

Ces derniers jours, la France a été l'objet de critiques extrêmement virulentes. Et pourtant, la France n'est pas le seul pays à réclamer plus de temps pour les inspections. L'Allemagne est en désaccord avec nous. La Russie également. Et, de fait, à aucun moment nous n'avons réuni la majorité minimum pour faire adopter une seconde résolution. En reportant toute la faute sur le président Chirac, nous nous méprenons sur le degré d'hostilité internationale face à une action militaire.

La dure réalité est que l'on demande à la Grande-Bretagne de s'engager dans une guerre sans le soutien d'aucune des institutions internationales dont nous sommes membres à titre décisif. En